lundi 31 août 2009

Présentation de la série



Le monde est tordu : c’est en substance le message de cette série. Voilà toute une troupe bigarrée d’adolescents lâchée dans les rues de Bristol qui va découvrir à ses dépends les joies et les tracas de la vie. Avec en prime les névroses qui s’y rattachent.
Parce que grandir signifie lâcher du leste et abandonner ses illusions, ces jeunes vont tout faire pour retarder l’échéance. S’envoyer en l’air, faire la fête, avaler toutes les drogues possibles et imaginables, délirer avec les potes, les préoccupations ne volent jamais plus haut que le caleçon et en même temps, ils ont bien raison. Skins se veut une série hédoniste. Elle est le miroir d’une jeunesse débridée, décomplexée, un peu gâtée aussi, insouciante et futile. Rien n’exiger de plus que bouger dans tous les sens, franchir les interdits et se livrer à toutes les ivresses, voilà le crédo de ces jeunes. Ce qui donne lieu à une série rafraîchissante, volontiers trash et bousculant pas mal de tabous, dotée d’images superbes et d’une bande son incroyable, piochant dans le répertoire du rock indépendant.
Le temps file vite et ils aimeraient bien le ralentir tant qu’ils peuvent ces jeunes anglais-là. On pourrait résumer la série à ça. Car déjà les complications se présentent à eux et ce que l’avenir leur réserve n’a rien de joyeux. Au-delà de l’esthétique tourbillonnante et chaleureuse, on décèle des chocs bien plus saignant, notamment au travers de problèmes déjà épineux. Skins sera l’occasion d’aborder des sujets graves, comme l’anorexie, la drogue, l’avortement, le divorce ou la maladie. L’innocence s’effrite petit à petit, malgré tout leurs efforts pour occulter l’inévitable, d’autant que le monde des adultes, dépeint de manière exagérée, ne pourra pas leur servir de modèle. Les adolescents de Skins sont bourrés d’idéaux : ils veulent rester amis pour toujours, vivre dans une bulle de fun où les drogues abonderaient, sans jamais connaître les tracas de la vie quotidienne. Mais ce rêve est impossible et la série se concentre sur ce décalage.
Ces jeunes seront donc livrés à eux-mêmes, un peu forcés de choisir leur voie, sans pour autant prendre toujours les bonnes décisions. Car Skins, malgré son apparence volontairement provocatrice, est avant tout un drame. Un drame sur les relations humaines, amoureuses (la vie est-elle autre chose que ça?), difficiles à maintenir lorsqu’on a des idéaux d’un côté et des problèmes internes de l’autre.
Progressivement alors Skins délaisse ses dorures branchées et fun pour tisser une toile dramatique. Les conflits internes au sein du groupe ou les désillusions provoquées par la fatalité vont entraîner ces jeunes dans un tourbillon, parfois explosif.